Après un premier recueil intitulé
Jardiner ses mémoires échouées, paru chez Nombre7 Éditions, l'écriture poétique de Sylvain Jules se poursuit aujourd’hui par
"Une blancheur" paru tout récemment chez le même éditeur.
Sylvain JULES
Écrire : une résonance fertile?
Éconduit par la nuit
Ose telle l'hélianthe
T'amarrer aux rayons
La fleur éplorée
se penche sur ton regard
Une douce invite
*
Tu écoutes le soleil rasant
Une aube se rassemble
Craquèle l'écriture
*
Orpailleur de mes nuits
Feu de mes rêves
Surgit l'éclair
*
Croître d'une lune irréelle
Elle flamboie discrète
Je suis son sillage
L'aube irrigue ma demeure
Elle s'éboule feuillet ensoleillé
Perdure l'écriture
*
Égraine les étoiles
Déplie ton regard
L'éblouissement t'écrit
*
Construis ta bâtisse
dans les genêts d'or
Elle semble s'y réfléchir
*
C'est alors qu'un recueil
s'exclame en silence
Épure ton âme
Un rosier se meurt
Et les ronces prolifèrent
Nature sauvage, écris-moi
*
Distingues-tu l'effacement
progressif des ombres ?
Respire le scintillement des nuits
*
L'écriture frôle le silence
Et tu vibres en elle
À peine ébruité, tu l'interprètes
*
Une plainte cyclique
La marée haute ensevelit
le rivage de tes peines
Tu écriras l'incandescente
gloire florissante
Un sentier résonne
*
Effeuille les constellations
Migre ta demeure
L'écriture s'exile irradiée
*
Approche l'étincelante nuit
Et scrute le silence
Il se déposera murmure
*
Haïku furtif
Suc de l'épure
Tu m'ériges
*
Contemple, écoute
L'art bouture en nous
Il efface les siècles
*
Les lilas du Japon
Tressent notre âme
Le jardin retentit
*
Une haie de bambous
Sous le cèdre majestueux
Et tu écris l'humus
*
Lauriers roses ébouriffés
Éclate l'espoir
Taille ton calame
*
Émonde
l'hirsute
cime
*
Au bord de l'étang
Une armée de bouleaux
Tremblent sans un souffle
*
Les sentiers t'apaisent
Et d'immenses feuillus
T'apprennent l'envol
*
L'arbousier épanoui
Au soleil de midi
J'entendrais presque éclore ses fruits
*
Respire encore la nuit
Perle le clavier de J.S.Bach
Une douce rosée t'effleure
*